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第十四章从失落的牢笼到巴黎的挣扎
Chapitre XIV Lueur du Printemps : De la Cage de la Perte aux Luttes Parisiennes
2012年7月1日,星期天,我踏上巴黎的土地。街道熙熙攘攘,人潮如洪流涌动,车声与笑语交织。我心情复杂——既兴奋于新生活的可能性,又被居留的阴影压得喘不过气。我暂住在克雷泰伊一位朋友家中,热情爽朗,住在一间狭窄但温馨的公寓。
Le 1er juillet 2012, un dimanche, j’arrive à Paris. Les rues bourdonnent, une foule incessante déferle, mêlant klaxons et rires. Mon cœur oscille entre l’excitation d’une nouvelle vie et l’ombre pesante de mon statut irrégulier. Je m’installe chez un ami à Créteil, un homme jovial qui m’accueille dans son petit appartement chaleureux.
他端来热咖啡,拍着我肩膀:“飞杰,巴黎虽大,总有你的路!”
Il m’offre un café brûlant, sa main sur mon épaule : « Feijie, Paris est vaste, tu trouveras ta voie ! »
他的温暖让我想起丹妮尔的关怀。为了生存,我不得不寻找非法工作。在奥贝维利埃的“BAZAR”商店,我找到一份进出口业务的活儿。店里堆满文具、塑料餐具、廉价工具,货架上商品标价低至几欧分,空气中弥漫着塑料与尘土的气味。商人推着篮子,穿梭于拥挤过道,批量选购,我们则快速清点,汗水滴落,力求高效、精准、无误。
Sa chaleur me rappelle Danielle. Pour survivre, je dois trouver un travail au noir. À Aubervilliers, je décroche un emploi au magasin « BAZAR », dans l’import-export. Les rayons regorgent de fournitures de bureau, couverts en plastique, outils bon marché, étiquetés à quelques centimes, l’air saturé d’odeurs de plastique et de poussière. Les commerçants, paniers à la main, sillonnent les allées étroites, achetant en gros. Nous comptons à toute vitesse, la sueur au front, précis, sans erreur.
一天工作结束,我挤上高峰时段的公交车。车厢如战场,人潮将我裹挟,汗味与香水混杂,脚下无处立足,仿佛被洪流吞没。两周后,老板安排我到另一家商店,卖围巾、毛帽、人造珠宝和皮革制品。我负责补货,当商人挑选中式刺绣围巾或毛帽,货架缺色时,我便冲下一楼仓库。仓库昏暗,堆满纸箱,皮革与布料的气味扑鼻。我抱着一捆捆围巾或外套,爬回楼上,填满货架。时间如流水飞逝,每晚双腿酸痛,宛如灌铅,但我为自食其力感到一丝自豪。在巴黎的洪流中,我如鸟儿挣扎,渴望展翅,却仍困于“笼子”。商店的忙碌,如莫里斯的十字架,点燃了我心中的微光。
Après une journée, je m’engouffre dans un bus bondé à l’heure de pointe. Le véhicule est un champ de bataille : la foule m’engloutit, mélange de sueur et de parfum, sans espace pour poser un pied, comme emporté par un torrent. Deux semaines plus tard, mon patron me confie une autre tâche dans une boutique vendant écharpes brodées, chapeaux, bijoux fantaisie et articles en cuir. Je réapprovisionne : quand un commerçant choisit une écharpe ou un chapeau et qu’une couleur manque, je descends au sous-sol. L’entrepôt, sombre, déborde de cartons, imprégné d’odeurs de cuir et de tissu. Je remonte des piles d’écharpes ou de manteaux, remplissant les étagères. Le temps file, mes jambes lourdes chaque soir, mais une fierté m’envahit : je subviens à mes besoins. Dans le flot de Paris, je suis un oiseau luttant, rêvant de voler, toujours enchaîné à ma « cage ». L’agitation du BAZAR, comme la croix de Maurice, rallument une lueur dans mon cœur.
在奥贝维利埃,我向几位中国房东租了一间带家具的房间,月租300欧元,现金支付。没有合法证件,我无法通过正规中介租房,只能靠熟人介绍。房间简单却舒适,配有一张大床、一张旧木桌,墙角堆着几箱杂物,空气中弥漫着淡淡的樟脑味。窗外是嘈杂的街市,夜里街灯昏黄,偶尔传来汽车鸣笛。
À Aubervilliers, je loue une chambre meublée à plusieurs Chinois, pour 300 euros par mois, payés en liquide. Sans titre de séjour, les agences immobilières me sont inaccessibles ; je passe par des contacts. La chambre, modeste mais confortable, contient un grand lit, une vieille table en bois, des cartons entassés dans un coin, une odeur de naphtaline flottant dans l’air. Dehors, le marché bruisse, les lampadaires diffusent une lueur jaunâtre, ponctuée de klaxons.
房东,四十多岁,操着浓重的温州口音,递钥匙时叮嘱:“飞杰,低调点,别惹麻烦。”
L’un des propriétaires, la quarantaine, accent wenzhou marqué, me tend la clé : « Feijie, reste discret, pas d’ennuis. »
这房间虽小,却给了我落脚之处,如同漂泊中的一盏微光。最初,我住在Maisons-Alfort,每天清晨挤上地铁8号线到巴拉德,在共和广场换乘65路公交到奥贝维利埃,再步行五分钟到“BAZAR”商店。地铁车厢里,汗味与咖啡香交织,有人埋头看《巴黎人报》,有人刷手机,有人倚着邻座睡着,头歪在陌生人肩上,摇晃的车厢像个流动的小世界。
Ce lieu, humble, m’offre un ancrage, une lueur dans l’errance. Au départ, je vis à Maisons-Alfort, prenant chaque matin la ligne 8 jusqu’à Balard, changeant à République pour le bus 65 vers Aubervilliers, puis marchant cinq minutes jusqu’au « BAZAR ». Dans le métro, l’odeur de sueur se mêle à celle du café ; certains lisent Le Parisien, d’autres consultent leur téléphone ou somnolent, la tête sur l’épaule d’un inconnu, bercés par le roulis.
为节省通勤时间,我搬到离工作更近的奥贝维利埃,住进这间小屋。然而,巴黎的生活成本高得吓人。不到一个月,我花了900多欧元:300欧元房租,200欧元地铁月票和公交,400欧元吃饭,常是廉价三明治或唐人街的杂碎面。钱如流水般消失,我翻着空荡的钱包,简直不敢相信。回想特鲁瓦的日子,房租不过150欧元,生活简单,市场买菜还能讨价还价。巴黎的快节奏如洪流,将我裹挟,我开始怀疑:这一切值得吗?在“笼子”里的挣扎,换来的只是疲惫与空虚吗?
Pour réduire les trajets, je déménage à Aubervilliers, dans cette chambre. Mais le coût de la vie à Paris est exorbitant. En moins d’un mois, je dépense plus de 900 euros : 300 pour le loyer, 200 pour un passe Navigo et des tickets de bus, 400 pour la nourriture – souvent des sandwiches bon marché ou des nouilles à Chinatown. L’argent s’évapore, je contemple mon portefeuille vide, incrédule. À Troyes, le loyer coûtait 150 euros, la vie était simple, les marchés permettaient de marchander. Le rythme effréné de Paris m’engloutit comme un torrent, et je me demande : tout cela en vaut-il la peine ? Cette lutte dans ma « cage » ne m’apporte-t-elle que fatigue et vide ?
一天在“BAZAR”商店工作时,我被一声熟悉的中文吆喝打断:“Mài yùmǐ!Shú yùmǐ!卖熟玉米!”抬头一看,竟是一位非洲小贩,肤色黝黑,穿着旧夹克,推着一辆破旧的手推车,车上堆满冒着热气的玉米,每根只卖几欧分。他的中文发音生硬,带着浓重的口音,却满是热情。我惊讶又敬佩:他和我一样,背井离乡,为生存奔波,勇敢地用不标准的中文在奥贝维利埃的街头叫卖。市场里,摊贩的叫喊、食物的香气、行人的喧嚣交织,宛如前庄的夜市。
Un jour, au « BAZAR », une voix familière interrompt mon travail : « Mài yùmǐ ! Shú yùmǐ ! Vends du maïs cuit ! » Je lève les yeux et découvre un vendeur africain, peau sombre, vêtu d’une vieille veste, poussant un chariot usé chargé de maïs fumant, vendu à quelques centimes. Son chinois, maladroit, teinté d’un fort accent, déborde d’enthousiasme. Surpris et admiratif, je vois en lui mon reflet : loin de son pays, il lutte pour survivre, criant courageusement en chinois dans les rues d’Aubervilliers. Le marché vibre de cris, d’odeurs de nourriture, de brouhaha, rappelant les nuits de Qianzhuang.
晚上下班,步行回住所时,我又听见街角传来中文:“Zhè xiē lí hěn hǎo chī!这些梨真好吃!”或“Xiānshēng, nǐ yào xiē xuělí ma?先生,要点雪梨吗?”一位中年人站在水果摊前,挥手吆喝,摊上梨子晶莹剔透。
Le soir, en rentrant, j’entends encore du chinois au coin d’une rue : « Zhè xiē lí hěn hǎo chī ! Ces poires sont délicieuses ! » ou « Xiānshēng, nǐ yào xiē xuělí ma ? Monsieur, des poires des neiges ? » Un homme d’âge moyen, devant son étal, agite la main, ses poires scintillant sous la lumière.
这些零星的中文如暖流,涌入心头,勾起对故乡稻田与炊烟的思念。
Ces bribes de ma langue natale réchauffent mon cœur, ravivant la nostalgie des rizières et des fumées de mon village.
在法国生活的外国人,尤其是像我这样无证的,日子如同走钢丝。每次出门,我都低头快走,生怕警察突查证件。一次在共和广场换乘公交,警笛声响起,我心跳加速,躲进人群,直到确认安全才松口气。有些人在法国生活十年,结婚生子,融入社区,最终拿到居留许可,甚至入籍法国,孩子在学校操着流利的法语嬉戏。但也有人,同样结婚十年,儿女绕膝,却被省长无情拒绝,遣返的阴影笼罩全家。命运像掷骰子,充满不确定。我在“笼子”里挣扎,非洲小贩的玉米、街头的中文、房东的钥匙,如同莫里斯的十字架,点燃微光,却无法驱散对未来的迷雾。
Pour les étrangers en France, surtout sans papiers comme moi, la vie est une marche sur un fil. À chaque sortie, je baisse la tête, pressant le pas, craignant un contrôle de police. Une fois, à République, des sirènes retentissent ; mon cœur s’emballe, je me fonds dans la foule, ne respirant qu’une fois hors de danger. Certains, après dix ans, se marient, fondent une famille, s’intègrent, obtiennent un titre de séjour, voire la nationalité, leurs enfants riant en français courant à l’école. D’autres, après dix ans de mariage et des enfants, se heurtent au refus implacable d’un préfet, l’ombre de l’expulsion planant sur leur foyer. Le destin est un lancer de dés, incertain. Dans ma « cage », je lutte, le maïs du vendeur, les mots chinois dans la rue, la clé de propriétaire, comme la croix de Maurice, rallument une lueur, mais le brouillard de l’avenir persiste.
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